Épilepsie

Cannabis et Épilepsie

Les cannabinoïdes endogènes, ou endocannabinoïdes, semblent jouer un rôle dans l’inhibition naturelle des crampes musculaires. C’est ce qu’ont suggéré les résultats d’une étude sur animaux (Wallace, 2002). Cette étude a révélé que, dans le modèle animal (souris) de l’épilepsie, les endocannabinoïdes étaient des substances fortement efficaces pour inhiber les contractions musculaires. De plus, en cas d’inhibition des récepteurs cannabinoïdes, la fréquence d’apparition des crises augmentait de nouveau.

L’épilepsie figure parmi les plus anciennes utilisations théra-peutiques des produits naturels du cannabis. Aujourd’hui, certains patients utilisent du cannabis avec succès pour traiter leurs crises d’épilepsie, bien que les résultats issus de la recherche soient toujours insuffisants. Quelques études ont rapporté que le cannabidiol (CBD), à une posologie de 200 à 1200 mg, avait un effet réducteur de la fréquence des crises, bien que les résultats restent parfois contradictoires (Trembly, 1992 ; Cunha, 1980). Dans un résumé sur les effets des drogues et de l’alcool dans le cas de l’épilepsie, il est écrit que « quelques références sont disponibles sur les effets anti-épileptiques du cannabis et de ses principes actifs, les cannabinoïdes. Mais il est possible qu’ils n’agissent que spécifiquement dans le cas de crises partielles ou toniques-cloniques ». (Gordon, 2001).

Le professeur Paul Consroe et son équipe ont rapporté le cas d’un jeune homme de 24 ans, atteint d’une épilepsie généralisée, et qui, malgré un traitement avec des médicaments conventionnels (phénobarbital et diphényl-hydantoïne), n’arri-vait pas à contrôler sa maladie (Consroe, 1975). L’inhalation complémentaire de cannabis a apporté des résultats satisfaisants quant à la réduction des crises. En 1994, Grinspoon et Bakalar ont également relaté le cas de 2 épileptiques, dont un homme âgé de 53 ans. Ce dernier arrivait à contrôler sa maladie généralisée uniquement grâce à plusieurs médicaments (phénytoïne, primidone, phénobarbital), au prix d’effets secondaires sévères le conduisant à de fortes dépressions. En 1976, cet homme a suivi le conseil d’essayer un traitement à base de cannabis, ce qui lui a permis de diviser par deux ses doses de médicaments. Il a pu ainsi diminuer considérablement les effets secondaires indésirables et en même temps la fréquence des crises.

En 1997, au Canada, un juge du Tribunal de Toronto a accordé à un patient, Terence Parker, le droit d’utiliser légalement du cannabis à des fins thérapeutiques. Ce patient, alors âgé de 42 ans, souffrait d’épilepsie. Il a lutté pendant vingt ans pour l’utilisation du cannabis. En 2002, en Italie, un juge de Rome avait reconnu le même droit à un épileptique de 44 ans, lui permettant ainsi de diminuer significativement les fortes doses de son traitement initial à base de barbituriques.