J'ai entendu des histoires selon lesquelles les gens sont parfois gênés d'avoir subi une greffe de cœur, de rein ou d'un autre organe. Pourquoi donc?

- Je ne peux pas être responsable des sentiments de tous les patients, nous en avons environ 700 sous surveillance. Mais parmi différents patients, j'ai constaté que certains sont vraiment timides. En général, les gens sont souvent gênés de tomber malades. On demande parfois à certains patients de se présenter à des congrès scientifiques et médicaux, tout en disant que leur exemple aidera des gens comme eux. Mais c'est un problème très délicat, et, probablement, il y a autant de positions que de patients.

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Il est difficile pour une personne ordinaire d'imaginer quelles émotions nos patients ressentent depuis le début de la maladie jusqu'à la greffe et la sortie subséquente. Par exemple, quelqu'un découvre accidentellement qu'il a une maladie rénale, puis les événements se développent rapidement, comme une boule de neige.

Et maintenant, il va en hémodialyse trois fois par semaine pendant 4 heures. Il s'agit d'une procédure complexe, une personne est totalement dépendante de l'appareil d'hémodialyse, du service et de son médecin traitant. C'est à la fois une dépendance et une restriction de la liberté... Maintenant, ils ne disent pas que les gens ne vivent pas longtemps sous dialyse, c'était un rein qui leur sauve la vie. Aujourd'hui, la qualité de vie sous hémodialyse est très élevée, mais c'est toujours une limitation de la liberté. Je ne parle même pas de ceux qui ont besoin d'une greffe du foie ou du cœur, car le temps presse.

La transplantation est une forme de médecine très dramatique. Mais, en règle générale, on montre à la société son certain côté "technique" - la chirurgie, qui montre à quel point il est formidable que nous ayons transplanté un organe. Et la souffrance d'une personne qui "va en dialyse" n'est pratiquement pas montrée. Les changements dans son corps commencent à s'accumuler et il attend cette greffe. Puis vient un jour que personne ne sait, un organe apparaît, et le patient est invité pour une greffe. Puis il est soigné et libéré, comme on dit parfois, vers la liberté. C'est-à-dire que nous le détachons de la dépendance, de l'hémodialyse, il retrouve la qualité de vie d'avant la maladie. Un tel patient doit toujours consulter un médecin environ une fois par mois, mais c'est normal.

- Et de boire des médicaments contre le rejet d'organe à vie? Dépendance?

- L'addiction, mais disons-le... Il y a une bonne formule, je ne l'ai pas trouvée: une greffe de rein n'est pas un remède à une maladie, mais le remplacement d'une maladie plus grave par une plus légère. Et si vous et moi étions dans une situation où notre santé est considérablement limitée, nous accepterions volontiers de remplacer la dialyse par la prise de pilules tous les jours.

Pourquoi le nombre de greffes a-t-il diminué?

- Comment est la situation avec les greffes maintenant?

- Je dois dire - bien que ce mot s'impose à tout le monde dans les dents - que la pandémie a fait ses propres ajustements. L'année dernière et cette année, alors que la troisième vague se profile, tous les hôpitaux s'efforcent de lutter contre le covid, de sorte que le nombre de greffes a fortement chuté. À Saint-Pétersbourg, il y a maintenant environ 600 personnes sur la liste d'attente de diverses autorités.

Voici une bonne métaphore qui m'est venue à l'esprit: s'il y avait une guerre maintenant, les greffes se feraient-elles intégralement?
Ces patients posent périodiquement des questions, mais en général, ils comprennent que le coronavirus est devenu un sérieux défi pour la médecine. Ils acceptent d'attendre, disons-le.

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Il y aurait à la fois des tués et des blessés. Il se pourrait bien que personne ne soit impliqué dans la transplantation, car ce type d'assistance est en temps de paix. Et pendant une guerre, toutes les ressources sont utilisées pour combattre quelque chose d'important. Il y a une guerre contre le virus - voici à quoi ressemble l'épidémie. Mais j'espère, comme tout le monde, que nous survivrons à cette destruction.