Accoutumance à l’alcool, aux opiacés et aux somnifères

Cannabis et l’accoutumance à l’alcool, aux opiacés et aux somnifères

Depuis plus d’un siècle, il est fréquemment question de l’utilisation des produits dérivés du cannabis pour le sevrage des personnes dépendantes à l’alcool, aux opiacés ou aux somnifères. Récemment, ces effets positifs sur les symptômes de sevrage aux opiacés ont pu être confirmés sur des animaux. Cependant, il faut considérer que la toxicomanie est une maladie qui, en premier lieu, nécessite une véritable prise en charge socio-psychologique. Le cannabis ne peut qu’apporter un soutien complémentaire.

En 1970, une revue spécialisée a publié un rapport du psychiatre californien, le Dr Tod Mikuriya, sur la cure d’une alcoolique âgée de 49 ans (Mikuriya, 1970). Son médecin avait remarqué qu’elle buvait moins d’alcool lorsqu’elle fumait du cannabis. Il s’est alors décidé à encourager sa patiente à utiliser du cannabis chaque fois qu’elle ressentait le besoin de boire. Ensemble, ils ont essayé de trouver un dosage approprié pour que, d’un côté elle arrête la consommation d’alcool, et que de l’autre côté, elle reprenne peu à peu une vie sociale active. « Au bout de cinq mois de traitement avec du cannabis comme produit de substitution, la capacité de discernement de la patiente s’est améliorée et elle a pu de nouveau sortir et se rendre aux endroits publics où, avant, elle buvait excessivement et où elle était systématiquement prise dans un cercle infernal. Maintenant, à la place de boire, elle fume du cannabis afin de ne pas perdre le contrôle de sa volonté. En même temps, son état physique s’est amélioré et elle se trouve moins irritable et pense avoir plus de facilités pour réfléchir et pour se concentrer », explique son médecin en parlant de ce résultat encourageant.

Un homme de 25 ans souffrant de paralysie spasmodique à la suite d’un accident survenu il y a plusieurs années, lui lésant les nerfs moteurs, m’a raconté comment, avec l’aide de son médecin et du cannabis, il a pu surmonter son accoutumance au tétrazépam (Musaril®), médicament prescrit pour lutter contre la spasticité. Aujourd’hui, il n’utilise que du cannabis et il ajoute que cela lui convient parfaitement.

Voici un autre témoignage, d’un homme âgé de 45 ans : « En janvier 1986, j’ai essayé pour la troisième fois d’arrêter de boire de l’alcool. J’avais des hallucinations et je me suis décidé à essayer de nouveau seul. Au moment où les tremblements ont commencé, j’ai fumé du haschich, ce qui a eu un effet atténuant. Pareil pour la montée d’angoisse, des peurs et les crampes. C’est grâce au haschich que j’ai réussi à me remettre sur pied relativement vite. Après environ une semaine, j’allais suffisamment bien pour quitter mon lit. Depuis, je n’ai plus jamais bu une seule goutte d’alcool ».