Diarrhée

Cannabis et diarrhée

Le THC, tout comme les autres cannabinoïdes qui se lient aux récepteurs CB1, ne bloque pas seulement la production de suc gastrique. Il bloque aussi celle d’autres sucs produits dans les intestins. Il réduit également l’intensité des contractions musculaires du colon (Shook, 1989), ayant pour effet de ralentir le transit intestinal. Dans le traitement des diarrhées, les deux actions sont recherchées.

Dans une étude, des scientifiques italiens de l’université de Naples, ont administré de l’huile de croton (croton tiglium) à des souris afin de leur provoquer des diarrhées et des inflammations intestinales (Izzo, 2001). Dans cette étude, les cannabinoïdes ont réduit de manière significative l’intensité des diarrhées. En effet, après l’administration de l’huile de croton, la concentration des endocannabinoïdes et des récepteurs cannabinoïdes dans l’intestin des animaux a augmenté de façon remarquable. Les scientifiques ont conclu que, dans le cas où l’intestin était enflammé, le traitement à base de cannabinoïdes était plus efficace que dans le cas d’un intestin sain où l’effet n’était que faible et ne s’exerçait que sur les contractions musculaires.

Comme ici au niveau des intestins, on observe très fréquemment que les effets des cannabinoïdes s’exercent de manière plus marquée chez les sujets malades que chez les personnes en bonne santé. Cela est aussi valable pour le traitement des douleurs (Siegling, 2001), de la sclérose en plaques (Baker, 2001), de la sous-alimentation (Di Marzo, 2001) et des nausées (Darmani, 2001). De toute évidence, lorsque l’organisme cherche à se défendre contre une maladie, il augmente le nombre de récepteurs aux cannabinoïdes ou la concentration d’endocannabinoïdes dans certaines régions du cerveau ou du système nerveux. Cette réaction permet aux cannabinoïdes d’être plus efficaces, car elle leur offre un plus grand nombre de sites de liaison sur lesquels se fixer. Dans les cas de douleurs chroniques, l’augmentation des récepteurs et des endocannabinoïdes concerne par exemple les centres nerveux situés dans le cerveau ainsi que dans la moelle épinière.